Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mais, moi, je serai très-malheureux.

— De quoi ?

— De passer pour être heureux, tandis qu’au contraire je vous aimerai… à peu près comme vous dîniez chez le papa Crétu… en mangeant votre pain sec à la lecture d’un livre de cuisine.

— Bah ! bah ! vous vous y ferez : je serai pour vous si douce, si reconnaissante, si peu gênante, que vous vous direz : Après tout, autant faire mon dimanche avec elle qu’avec un camarade… Si vous êtes libre le soir dans la semaine, et que ça ne vous ennuie pas, vous viendrez passer la soirée avec moi, vous profiterez de mon feu et de ma lampe ; vous louerez des romans, vous me ferez la lecture… Autant ça que d’aller perdre votre argent au billard ; sinon, si vous êtes occupé tard chez votre patron, ou que vous aimiez mieux aller au café, vous me direz bonsoir en rentrant, si je veille encore. Si je suis couchée, le lendemain matin je vous dirai bonjour à travers votre cloison pour vous éveiller… Tenez, M. Germain, mon dernier voisin, passait toutes ses soirées comme ça avec moi ; il ne