ment, je me présentai donc chez M. Jacques Ferrand pour lui demander un revenu dont j’avais le plus grand besoin.
» À peine m’étais-je nommée, que, sans respect pour ma douleur, il accusa mon frère de lui avoir emprunté deux mille francs que sa mort lui faisait perdre, ajoutant que, non-seulement son suicide était un crime devant Dieu et devant les hommes, mais encore que c’était un acte de spoliation dont lui, M. Jacques Ferrand, se trouvait victime.
» Cet odieux langage m’indigna ; l’éclatante probité de mon frère était bien connue ; il avait, il est vrai, à l’insu de moi et de ses amis, perdu sa fortune dans des spéculations hasardées ; mais il était mort avec une réputation intacte, regretté de tous, et ne laissant aucune dette, sauf celle du notaire.
» Je répondis à M. Ferrand que je l’autorisais à prendre à l’instant, sur les 300 000 fr. dont il était dépositaire, les 2 000 fr. que lui devait mon frère… À ces mots, il me regarda d’un air stupéfait, et me demanda de quels 300 000 fr. je voulais parler.
» — De ceux que mon frère a placés chez