Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ma petite femme — répondit Rodolphe — vous êtes très-curieuse !… je vous dirai cela tantôt… Avez-vous terminé vos achats ?

— Certainement, et vos protégés seront établis comme des rois. Il ne s’agit plus que de payer ; madame Bouvard est bien arrangeante, faut être juste…

— Ma petite femme, une idée !… Pendant que je vais payer, si vous alliez choisir des vêtements pour madame Morel et pour ses enfants ? Je vous avoue mon ignorance au sujet de ces emplettes. Vous diriez d’apporter cela ici : on ne ferait qu’un voyage, et nos pauvres gens auraient tout à la fois.

— Vous avez toujours raison, mon mari. Attendez-moi ; ça ne sera pas long… Je connais deux marchandes dont je suis la pratique habituelle ; je trouverai chez elles tout ce qu’il me faudra.

Et Rigolette sortit.

Mais elle se retourna pour dire :

— Madame Bouvard, je vous confie mon mari ; n’allez pas lui faire les yeux doux, au moins !

Et de rire et de disparaître prestement.