Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/180

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loge… Fût-ce un pressentiment ?… un avis d’en haut ?… mon cœur se serra, je levai la tête… et à travers la vitre… je vis… je vis…

— Cabrion !!! s’écria Anastasie en joignant les mains.

— Cabrion ! — répondit sourdement M. Pipelet. — Sa figure hideuse était là, collée à la fenêtre, me regardant avec des yeux de chat… qu’est-ce que je dis ?… de tigre !… juste comme dans mon rêve… Je voulus parler : ma langue était collée à mon palais ; je voulus me lever : j’étais collé à mon siège… ma botte me tomba des mains, et, comme dans tous les événements critiques et importants de ma vie… je restai complètement immobile… Alors la clef tourna dans la serrure, la porte s’ouvrit, Cabrion entra !

— Il entra !… Quel front !… — reprit madame Pipelet, aussi atterrée que son mari de cette audace.

— Il entra lentement… — reprit Alfred — s’arrêta un moment à la porte comme pour me fasciner de son regard… atroce… puis il s’avança vers moi, s’arrêtant à chaque pas, me transperçant de l’œil, sans dire un