Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/199

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fois encore la Providence ne vous faillira pas. Embrassez votre fille, vous la reverrez bientôt…

— Monsieur le commissaire — s’écria Morel sans écouter Rodolphe — on n’enlève pas une fille à son père sans lui dire au moins de quoi on l’accuse ! Je veux tout savoir… Louise, parleras-tu ?

— Votre fille est accusée… d’infanticide… — dit le magistrat.

— Je… je… ne comprends pas… je… vous…

Et Morel, atterré, balbutia quelques mots sans suite.

— Votre fille est accusée d’avoir tué son enfant — reprit le commissaire, profondément ému de cette scène. — Mais il n’est pas encore prouvé qu’elle ait commis ce crime.

— Oh ! non, cela n’est pas, monsieur… cela n’est pas… — s’écria Louise avec force en se relevant. — Je vous jure qu’il était mort ! Il ne respirait plus… il était glacé… j’ai perdu la tête… voilà mon crime… Mais tuer mon enfant, oh ! jamais !…

— Ton enfant, misérable !!! — s’écria Mo-