Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/20

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tion éclatant en sanglots ; car cette honnête et bonne nature ne pouvait long-temps soutenir ce ton de douloureux sarcasme.

— Ô mes enfants — s’écria-t-il en fondant en larmes — mes pauvres enfants ! ma Louise !… ma bonne et belle Louise !… trop belle… trop belle… c’est aussi de là que viennent tous nos malheurs ! Si elle n’avait pas été si belle, cet homme ne m’aurait pas proposé de me prêter cet argent… Je suis laborieux et honnête, le joaillier m’aurait donné du temps, je n’aurais pas d’obligation à ce vieux monstre, et il n’abuserait pas du service qu’il nous a rendu pour tâcher de déshonorer ma fille… je ne l’aurais pas laissée un jour chez lui… Mais il le faut… il le faut… il me tient dans sa dépendance… Oh ! la misère… la misère… que d’outrages elle fait dévorer !

— Mais, comment faire aussi ? il a dit à Louise : — Si tu t’en vas de chez moi, je fais mettre ton père en prison…

— Oui, il la tutoie comme la dernière des créatures.

— Si ce n’était que cela, on se ferait une raison ; mais si elle quitte le notaire, il te fera prendre, et alors, pendant que tu seras en