Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/211

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dans le corps de logis où est l’étude, j’étais seule de domestique avec madame Séraphin, la femme de charge. Le pavillon que nous occupions était une grande masure isolée, entre la cour et le jardin. Ma chambre était tout en haut. Bien souvent j’avais peur, restant le soir toujours seule, ou dans la cuisine qui est souterraine, ou dans ma chambre. La nuit, il me semblait quelquefois entendre des bruits sourds et extraordinaires à l’étage au-dessous de moi, que personne n’habitait, et où seulement M. Germain venait souvent travailler dans le jour ; deux des fenêtres de cet étage étaient murées, et une des portes, très-épaisse, était renforcée de lames de fer. La femme de charge m’a dit depuis que dans cet endroit se trouvait la caisse de M. Ferrand.

Un jour j’avais veillé très-tard pour finir des raccommodages pressés ; j’allai pour me coucher, lorsque j’entendis marcher doucement dans le petit corridor au bout duquel était ma chambre, on s’arrêta à ma porte ; d’abord je supposai que c’était la femme de charge ; mais, comme on n’entrait pas, cela me fit peur ; je n’osais bouger, j’écoutais, on