Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/216

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J’eus une peur affreuse, la surprise m’empêcha d’abord de faire un mouvement ; mais, quoiqu’il soit très-fort, je me débattis si vivement que je lui échappai, je me sauvai dans l’antichambre, dont je poussai la porte, la tenant de toutes mes forces, la clef était de son côté.

— Vous l’entendez, monsieur… vous l’entendez… — dit Morel à Rodolphe — voilà la conduite de ce digne bienfaiteur.

— Au bout de quelques moments la porte céda sous ses efforts — reprit Louise — heureusement la lampe était à ma portée, j’eus le temps de l’éteindre. L’antichambre était éloignée de la pièce où il se tenait ; il se trouva tout à coup dans l’obscurité, il m’appela, je ne répondis pas ; il me dit alors d’une voix tremblante de colère : — « Si tu essaies de m’échapper, ton père ira en prison pour les treize cents francs qu’il me doit et qu’il ne peut payer. » — Je le suppliai d’avoir pitié de moi, je lui promis de faire tout au monde pour le bien servir, pour reconnaître ses bontés, mais je lui déclarai que rien ne me forcerait à m’avilir.