Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/239

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pitié serait de la faiblesse… Dans une heure tu auras quitté ma maison ! — Puis, sans me laisser le temps de répondre, il emmena l’abbé dans une autre pièce.

Après le départ de M. Ferrand — reprit Louise — je fus un moment comme en délire, je me voyais chassée de chez lui, ne pouvant me replacer ailleurs, à cause de l’état où je me trouvais et des mauvais renseignements que mon maître donnerait sur moi ; je ne doutais pas non plus que dans sa colère il ne fît emprisonner mon père, je ne savais que devenir ; j’allai me réfugier dans ma chambre.

— Au bout de deux heures, M. Ferrand y parut : — Ton paquet est-il fait ? — me dit-il. — Grâce ! — lui dis-je en tombant à ses pieds — ne me renvoyez pas de chez vous dans l’état où je suis. Que vais-je devenir ? je ne puis me placer nulle part ! — Tant mieux, Dieu te punira ainsi de ton libertinage et de tes mensonges. — Vous osez dire que je mens ? — m’écriai-je indignée — vous osez dire que ce n’est pas vous qui m’avez perdue ? — Sors à l’instant de chez moi, infâme,