Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/245

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qu’il donnait ses audiences secrètes, traitant ses affaires courantes dans le bureau de son étude. Vous allez savoir, monsieur, pourquoi je vous donne ces détails : connaissant très-bien les êtres du logis, après avoir traversé la salle à manger qui était éclairée, j’entrai sans lumière dans le salon, puis dans le cabinet qui précédait sa chambre à coucher. La porte de cette dernière pièce s’ouvrit au moment où je posais la clef sur une table. À peine mon maître m’eut-il aperçue à la clarté de la lampe qui brûlait dans sa chambre, qu’il referma brusquement la porte sur une personne que je ne pus voir ; puis, malgré l’obscurité, il se précipita sur moi, me saisit au cou comme s’il eût voulu m’étrangler, et me dit à voix basse… d’un ton à la fois furieux et effrayé : — « Tu espionnais, tu écoutais à la porte ! qu’as-tu entendu ?… Réponds ! réponds ! ou je t’étouffe. » — Mais, changeant d’idée, sans me donner le temps de dire un mot, il me fit reculer dans la salle à manger : l’office était ouverte, il m’y jeta brutalement et la referma.

— Et vous n’aviez rien entendu de sa conversation ?