qu’on fût éveillé dans la maison… Je n’hésitai plus ; j’enveloppai mon enfant du mieux que je pus ; je descendis bien doucement ; j’allai au fond du jardin afin de faire un trou dans la terre pour l’ensevelir, mais il avait gelé toute la nuit, la terre était trop dure. Alors je cachai le corps au fond d’une espèce de caveau où l’on n’entrait jamais pendant l’hiver ; je le recouvris d’une caisse à fleurs vide, et je rentrai dans ma chambre sans que personne m’eût vue sortir.
De tout ce que je vous dis, monsieur, il ne me reste qu’une idée confuse. Faible comme j’étais, je suis encore à m’expliquer comment j’ai eu le courage et la force de faire tout cela. À neuf heures, madame Séraphin vint savoir pourquoi je n’étais pas encore levée ; je lui dis que j’étais si malade, que je la suppliais de me laisser couchée pendant la journée ; le lendemain je quitterais la maison, puisque M. Ferrand me renvoyait. Au bout d’une heure, il vint lui-même. — « Vous êtes plus souffrante : voilà les suites de votre entêtement, me dit-il ; si vous aviez profité de mes bontés, aujourd’hui vous auriez été établie chez de braves