Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/262

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gens qui auraient de vous tous les soins possibles ; du reste, je ne serai pas assez inhumain pour vous laisser sans secours dans l’état où vous êtes ; ce soir le docteur Vincent viendra vous voir. »

À cette menace je frissonnai de peur. Je répondis à M. Ferrand que la veille j’avais eu tort de refuser ses offres, que je les acceptais ; mais qu’étant encore trop souffrante pour partir, je me rendrais seulement le surlendemain chez les Martial, et qu’il était inutile de demander le docteur Vincent. Je ne voulais que gagner du temps ; j’étais bien décidée à quitter la maison et aller le surlendemain chez mon père : j’espérais qu’ainsi il ignorerait tout. Rassuré par ma promesse, M. Ferrand fut presque affectueux pour moi, et me recommanda, pour la première fois de sa vie, aux soins de madame Séraphin.

Je passai la journée dans des transes mortelles, tremblant à chaque minute que le hasard ne fît découvrir le corps de mon enfant. Je ne désirais qu’une chose, c’était que le froid cessât, afin que, la terre n’étant plus aussi dure, il me fût possible de la creuser… Il tomba de