Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/264

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matin, M. Ferrand envoya savoir comment je me trouvais ; je répondis que je me sentais un peu mieux, et que je serais bien sûr en état de partir le lendemain pour la campagne. Je restai encore cette journée couchée, afin de reprendre un peu de force… Sur le soir, je me levai ; je descendis à la cuisine pour me chauffer ; j’y restai tard, toute seule. J’allai au jardin dire une dernière prière.

Au moment où je remontais dans ma chambre, je rencontrai M. Germain sur le palier du cabinet où il travaillait quelquefois ; il était très-pâle… Il me dit bien vite, en me mettant un rouleau dans la main : — « On doit arrêter votre père demain de grand matin pour une lettre de change de treize cents francs ; il est hors d’état de la payer… voilà l’argent… dès qu’il fera jour, courez chez lui… D’aujourd’hui seulement je connais M. Ferrand… c’est un méchant homme… je le démasquerai… Surtout ne dites pas que vous tenez cet argent de moi… » — Et M. Germain ne me laissa pas le temps de le remercier ; il descendit en courant.