Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/288

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et gris des maisons mitoyennes, percés çà et là de jours de souffrance, grillés comme des fenêtres de prison ; tel était le triste ensemble du jardin et de l’habitation du notaire.

À cette apparence, ou plutôt à cette réalité, M. Ferrand attachait une grande importance.

Aux yeux du vulgaire, l’insouciance du bien-être passe presque toujours pour du désintéressement ; la malpropreté, pour de l’austérité.

Comparant le gros luxe financier de quelques notaires, ou les toilettes fabuleuses de mesdames leurs notairesses, à la sombre maison de M. Ferrand, si dédaigneux de l’élégance, de la recherche et de la somptuosité, les cliens éprouvaient une sorte de respect ou plutôt de confiance aveugle pour cet homme, qui, d’après sa nombreuse clientèle et la fortune qu’on lui supposait, aurait pu dire, comme maint confrère : — Mon équipage (cela se dit ainsi), mon raout (sic), ma campagne (sic), mon jour à l’Opéra (sic), etc., et qui, loin de là, vivait avec une sévère économie ; aussi dépôts, placements, fidéicommis, toutes ces affaires enfin qui reposent sur l’intégrité la