Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/293

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un piège, un moyen d’oppression et une bonne affaire. Sûr de la probité du lapidaire, il savait être remboursé tôt ou tard ; cependant il fallut que la beauté de Louise eût produit sur lui une impression bien profonde pour qu’il se dessaisît d’une somme si avantageusement placée.

Sauf cette faiblesse, Jacques Ferrand n’aimait que l’or.

Il aimait l’or pour l’or.

Non pour les jouissances qu’il procurait, il était stoïque ;

Non pour les jouissances qu’il pouvait procurer, il n’était pas assez poète pour jouir spéculativement comme certains avares. Quant à ce qui lui appartenait, il aimait la possession pour la possession. Quant à ce qui appartenait aux autres, s’il s’agissait d’un riche dépôt, par exemple, loyalement remis à sa seule probité, il éprouvait à rendre ce dépôt le même déchirement, le même désespoir qu’éprouvait l’orfèvre Cardillac à se séparer d’une parure dont son goût exquis avait fait un chef-d’œuvre d’art.

C’est que pour le notaire c’était aussi un chef-d’œuvre d’art que son éclatante réputation