Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/297

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Ses cheveux s’aplatissaient sur ses tempes, son front était chauve, ses sourcils à peine indiqués ; son teint bilieux disparaissait presque sous une innombrable quantité de taches de rousseur ; mais, lorsqu’une vive émotion l’agitait, ce masque fauve et terreux s’injectait de sang et devenait d’un rouge livide.

Sa figure était plate comme une tête de mort, ainsi que le dit le vulgaire ; son nez, camus et punais ; ses lèvres, si minces, si imperceptibles, que sa bouche semblait incisée dans sa face ; lorsqu’il souriait d’un air méchant et sinistre, on voyait le bout de ses dents, presque toutes noires et gâtées. Toujours rasé jusqu’aux tempes, ce visage blafard avait une expression à la fois austère et béate, impassible et rigide, froide et réfléchie ; ses petits yeux noirs, vifs, perçants, mobiles, disparaissaient sous de larges lunettes vertes.

Jacques Ferrand avait une vue excellente ; mais, abrité par ses lunettes, il pouvait, avantage immense ! observer sans être observé ; il savait combien un coup d’œil est souvent et involontairement significatif. Malgré son imperturbable audace, il avait rencontré deux