Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les recors de ses injures et de ses huées, Morel s’était jeté aux pieds de Rodolphe.

— Ah ! monsieur, vous nous sauvez la vie !… À qui devons-nous ce secours inespéré ?…

— À Dieu ; vous le voyez, il a toujours pitié des honnêtes gens[1].

  1. Voici quelques faits curieux sur la contrainte par corps, cités dans le Pauvre Jacques, journal publié sous le patronage de la société de la morale chrétienne (Comité des Prisons) :

    « Un protêt et une signification de contrainte par corps, tarifés par la loi, le premier à 4 fr. 35 c., et la seconde à 4 fr. 70 c., sont généralement portés par les huissiers, le premier à 10 fr. 40 c., le second à 16 fr. 40 c. Les huissiers font donc illégalement payer 26 fr. 80 c. ce qui est tarifé par la loi à 9 fr. 50 c.

     » Pour une arrestation la loi accorde aux gardes du commerce : timbre et enregistrement, 3 fr. 50 c. ; le fiacre, 5 fr. ; l’arrestation et l’écrou, 60 fr. 25 c. ; droit de greffe, 8 fr. Total : 76 fr. 75 c.

     » Une note de frais citée comme moyenne de ce que réclament ordinairement les gardes du commerce pour une arrestation, porte ces frais à 240 fr. environ, au lieu de 76 fr. légalement dus. »

    On lit enfin dans le même journal :

    « Le garde du commerce *** est venu nous prier de rectifier l’article de la Femme pendue. Ce n’est pas moi, dit-il, qui lui ai donné la mort. Nous n’avons pas dit que *** eût tué cette malheureuse femme. Nous reproduisons textuellement notre article :

    « Le garde du commerce *** va pour arrêter un menuisier rue de la Lune ; le menuisier l’aperçoit dans la rue ; il crie : — Je suis perdu, on vient pour m’arrêter ! — Sa femme l’entend,