Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/85

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à la fois agile, agaçante et légèrement effarouchée, doit être sans doute attribuée à trois causes :

À leur désir d’être trouvées jolies ;

À leur crainte d’une admiration traduite… par une pantomime trop expressive ;

À la préoccupation qu’elles ont toujours de perdre le moins de temps possible dans leurs pérégrinations.

Rodolphe n’avait encore vu Rigolette qu’au sombre jour de la mansarde des Morel ou sur un palier non moins obscur ; il fut donc ébloui de l’éclatante fraîcheur de la jeune fille lorsqu’il entra doucement dans une chambre éclairée par deux larges croisées. Il resta un moment immobile, frappé du gracieux tableau qu’il avait sous les yeux.

Debout devant une glace placée au-dessus de sa cheminée, Rigolette finissait de nouer sous son menton les brides de ruban d’un petit bonnet de tulle brodé, orné d’une légère garniture piquée de faveur cerise ; ce bonnet très-étroit de passe, posé très en arrière, laissait bien à découvert deux larges et épais ban-