Page:Sue - Les mystères de Paris, 4è série, 1842.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

deaux de cheveux lisses, brillants comme du jais, tombant très-bas sur le front ; ses sourcils fins, déliés, semblaient tracés à l’encre et s’arrondissaient au-dessus de deux grands yeux noirs éveillés et malins ; ses joues fermes et pleines se veloutaient du plus frais incarnat, frais à la vue, frais au toucher comme une pêche vermeille imprégnée de froide rosée du matin.

Son petit nez relevé, espiègle, effronté, eût fait la fortune d’une Lisette ou d’une Marion ; sa bouche un peu grande, aux lèvres bien roses, bien humides, aux petites dents blanches, serrées, perlées, était rieuse et moqueuse ; de trois charmantes fossettes qui donnaient une grâce mutine à sa physionomie, deux se creusaient aux joues, l’autre au menton, non loin d’un grain de beauté, petite mouche d’ébène meurtrièrement posée au coin de la bouche.

Entre un col garni, largement rabattu, et le fond du petit bonnet, froncé par un ruban cerise, on voyait la naissance d’une forêt de beaux cheveux si parfaitement tordus et relevés, que leur racine se dessinait aussi nette,