tous les autres haillons, que la Goualeuse conquit ainsi pièce à pièce.
Il lui restait à récupérer un petit bonnet d’enfant que deux détenues se disputaient en riant. Fleur-de-Marie leur dit :
— Voyons, soyez tout à fait bonnes… rendez-lui ce petit bonnet…
— Ah ! bien oui… c’est donc pour un Arlequin au maillot, ce bonnet ! il est fait d’un morceau d’étoffe grise, avec des pointes en futaine vertes et noires, et une doublure de toile à matelas.
Ceci était exact.
Cette description du bonnet fut accueillie avec des huées et des rires sans fin.
— Moquez-vous-en, mais rendez-le-moi — disait Mont-Saint-Jean — et surtout ne le traînez pas dans le ruisseau comme le reste… Pardon de vous avoir fait salir les mains pour moi, la Goualeuse — ajouta Mont-Saint-Jean, d’une voix reconnaissante.
— À moi le bonnet d’arlequin ! — dit la Louve, qui s’en empara et l’agita en l’air comme un trophée.
— Je vous en supplie, donnez-le-moi — dit la Goualeuse.