que vous donnez à sa mère ? Quand elle vous crie grâce ! ce n’est pas pour elle… c’est pour son enfant ! Quand elle vous demande un peu de votre pain, si vous en avez de trop, parce qu’elle a plus faim que d’habitude, ce n’est pas pour elle… c’est pour son enfant !… Quand elle vous supplie, les larmes aux yeux, d’épargner ses haillons qu’elle a eu tant de peine à rassembler, ce n’est pas pour elle… c’est pour son enfant ! Ce pauvre petit bonnet de pièces et de morceaux doublé de toile à matelas, dont vous vous moquez tant, est bien risible… peut-être ; pourtant, à moi, rien qu’à le voir, il me donne envie de pleurer, je vous l’avoue… Moquez-vous de moi et de Mont-Saint-Jean, si vous voulez.
Les détenues ne rirent pas.
La Louve regarda même tristement ce petit bonnet qu’elle tenait encore à la main.
— Mon Dieu — reprit Fleur-de-Marie en essuyant ses yeux du revers de sa main blanche et délicate — je sais que vous n’êtes pas méchantes… Vous tourmentez Mont-Saint-Jean par désœuvrement, non par cruauté… Mais vous oubliez qu’ils sont deux…