Puis, s’interrompant, la Louve releva tout à coup la manche de sa robe, et montrant à la Goualeuse son bras blanc, nerveux et couvert d’un duvet noir, elle lui fit remarquer, sur la partie antérieure de ce bras, un tatouage indélébile représentant un poignard bleu à demi enfoncé dans un cœur rouge ; au-dessous de cet emblème on lisait ces mots :
Martial.
P. L. V. (pour la vie).— Voyez-vous cela ? — s’écria la Louve.
— Oui… cela est sinistre et me fait peur — dit la Goualeuse en détournant la vue.
— Quand Martial, mon amant, m’a écrit, avec une aiguille rougie au feu, ces mots sur le bras : Mort aux lâches ! il me croyait brave ; s’il savait ma conduite depuis trois jours, il me planterait son couteau dans le corps comme ce poignard est planté dans ce cœur… et il aurait raison, car il a écrit là : Mort aux lâches ! et je suis lâche.
— Qu’avez-vous fait de lâche ?
— Tout…