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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/17

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sédais pas… ce trésor sera bientôt à moi… Oui, mon cœur, ma joie, mon ivresse, tout me le dit… n’est-ce pas, mon amie… ma tendre amie ?

En disant ces mots, M. d’Harville couvrit la main de sa femme de baisers passionnés.

Clémence, désolée de la méprise de son mari, ne put s’empêcher, dans un premier mouvement de répugnance, presque d’effroi, de retirer brusquement sa main.

Sa physionomie exprima trop clairement ses ressentiments pour que M. d’Harville pût s’y tromper.

Ce coup fut pour lui terrible.

Ses traits prirent alors une expression déchirante ; madame d’Harville lui tendit vivement la main et s’écria :

— Albert, je vous le jure, je serai pour vous la plus dévouée des amies, la plus tendre des sœurs… mais rien de plus !… Pardon, pardon… si malgré moi mes paroles vous ont donné des espérances que je ne puis jamais réaliser !…

— Jamais ?… s’écria M. d’Harville en attachant sur sa femme un regard suppliant, désespéré.