Aller au contenu

Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/18

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Jamais !… répondit Clémence.

Ce seul mot, l’accent de la jeune femme révélaient une résolution irrévocable.

Clémence, ramenée à de nobles résolutions par l’influence de Rodolphe, était fermement décidée à entourer M. d’Harville des soins les plus touchants ; mais elle se sentait incapable d’éprouver jamais de l’amour pour lui.

Une impression plus inexorable encore que l’effroi, que le mépris, que la haine, éloignait pour toujours Clémence de son mari…

C’était une répugnance… invincible.

Après un moment de douloureux silence, M. d’Harville passa la main sur ses yeux humides et dit à sa femme, avec une amertume navrante :

— Pardon… de m’être trompé… pardon de m’être ainsi abandonné à une espérance insensée…

Puis, en suite d’un nouveau silence, il s’écria :

— Ah ! je suis bien malheureux !…

— Mon ami — lui dit doucement Clémence — je ne voudrais pas vous faire de reproches ; pourtant… comptez-vous donc pour rien ma promesse d’être pour vous la plus tendre des