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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/170

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mousse je me sente des lâchetés plein le cœur !… Oui, car tout ça c’est des pures lâchetés ; et la preuve, c’est que depuis trois jours je n’ai pas osé écrire à Martial, mon amant, tant j’ai une mauvaise conscience… Oui, votre fréquentation m’affadit le caractère, il faut que ça finisse… j’en ai assez ; ça tournerait mal… je m’entends… Je veux rester comme je suis… et ne pas me faire moquer de moi…

— Et pourquoi se moquerait-on de vous ?

— Pardieu ! parce qu’on me verrait faire la bonne et la bête, moi qui faisais trembler tout le monde ici ! Non, non ; j’ai vingt ans, je suis aussi belle que vous dans mon genre ; je suis méchante… on me craint, c’est ce que je veux… Je me moque du reste… Crève qui dit le contraire !

— Vous êtes fâchée contre moi, la Louve ?

— Oui, vous êtes pour moi une mauvaise connaissance ; si ça continuait, dans quinze jours, au lieu de m’appeler la Louve, on m’appellerait… la Brebis. Merci !… ça n’est pas moi qu’on châtrera jamais comme ça… Martial me tuerait… Finalement, je ne veux plus