interrompant sa compagne avec une impatience courroucée — ce que vous faites est quelquefois aussi émouvant que ce que vous dites !… Vous êtes si maligne !…
— Ne vous fâchez pas, la Louve… expliquez-vous…
— Hier, dans l’atelier de travail, je vous voyais bien… vous aviez la tête et les yeux baissés sur l’ouvrage que vous cousiez ; une grosse larme est tombée sur votre main… Vous l’avez regardée pendant une minute… et puis vous avez porté votre main à vos lèvres, comme pour la baiser et l’essuyer, cette larme ; est-ce vrai ?
— C’est vrai — dit la Goualeuse en rougissant.
— Ça n’a l’air de rien… mais dans cet instant-là vous aviez l’air si malheureux, si malheureux, que je me suis sentie tout écœurée, toute sens dessus dessous… Dites donc, est-ce que vous croyez que c’est amusant ? Comment ! j’ai toujours été dure comme roc pour ce qui me touche… personne ne peut se vanter de m’avoir vue pleurer… et il faut qu’en regardant seulement votre petite fri-