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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/179

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un lit pour nous trois… dans la même chambre que mon père et sa maîtresse. Un jour, c’était justement le jour de sa fête, à elle, la Sainte-Madeleine, voilà-t-il pas qu’elle lui reproche de ne pas lui avoir souhaité sa fête ! De raisons en raisons, mon père a fini par lui fendre la tête d’un coup de manche à balai. J’ai joliment cru que c’était fini. Elle est tombée comme un plomb, la mère Madeleine ; mais elle avait la vie dure et la tête aussi. Après ça, elle le rendait bien à mon père : une fois, elle l’a mordu si fort à la main, que le morceau lui est resté dans les dents. Faut dire que ces massacres-là, c’était comme qui dirait les jours de grandes eaux à Versailles ; les jours ouvrables, les batteries étaient moins voyantes ; il y avait des bleus, mais pas de rouge…

— Et cette femme était méchante pour vous ?

— La mère Madeleine ? Non, au contraire, elle n’était que vive ; sauf ça, une brave femme… Mais à la fin mon père en a eu assez ; il lui a abandonné le peu de meubles qu’il y avait chez nous, et il n’est plus revenu. Il était bourguignon, faut croire qu’il sera retourné