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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/19

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sœurs ? Vous devrez à l’amitié dévouée des soins que l’amour ne pourrait vous donner… Espérez… espérez des jours meilleurs… Jusqu’ici vous m’avez trouvée presque indifférente à vos chagrins ; vous verrez combien j’y saurai compâtir, et quelles consolations vous trouverez dans mon affection…

Un valet de chambre entra et dit à Clémence :

— Son Altesse monseigneur le grand-duc de Gérolstein fait demander à madame la marquise si elle peut le recevoir.

Clémence interrogea son mari du regard.

M. d’Harville, reprenant son sang-froid, dit à sa femme :

— Mais sans doute.

Le valet de chambre sortit.

— Pardon, mon ami — reprit Clémence — mais je n’avais pas défendu ma porte… Il y a d’ailleurs long-temps que vous n’avez vu le prince ; il sera heureux de vous trouver ici.

— J’aurai aussi beaucoup de plaisir à le voir — dit M. d’Harville. — Pourtant, je vous l’avoue, en ce moment je suis si troublé, que j’aurais préféré recevoir sa visite un autre jour…