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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/195

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égal… allez toujours… c’est amusant… Vous dites donc ?…

— Je dis, madame Martial, qu’en parlant de votre vie, l’hiver au fond des bois, nous ne songeons qu’à la pire des saisons.

— Ma foi, non, ça n’est pas la pire… Entendre le vent siffler la nuit dans la forêt, et de temps en temps hurler les loups, bien loin… bien loin… je ne trouverais pas ça ennuyeux, moi, pourvu que je sois au coin du feu avec mon homme et mes mioches, ou même toute seule sans mon homme s’il était à faire sa ronde ; oh ! un fusil ne me fait pas peur, à moi… Si j’avais mes enfants à défendre… je serais bonne là… allez !… la Louve garderait bien ses louveteaux !

— Oh ! je vous crois… vous êtes très-brave, vous… mais moi, poltronne, je préfère le printemps à l’hiver… Oh ! le printemps, madame Martial, le printemps ! quand verdissent les feuilles, quand fleurissent les jolies fleurs des bois, qui sentent si bon, si bon, que l’air est embaumé… C’est alors que vos enfants se rouleraient gaiement dans l’herbe nouvelle ; et puis la forêt serait si touffue qu’on apercevrait à