Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Croyant reconnaître quelques bons instincts chez sa compagne, elle avait tâché de la ramener à l’honnêteté en lui prouvant (selon la théorie de Rodolphe appliquée à la ferme de Bouqueval) qu’il était de son intérêt de devenir honnête, et en lui montrant sa réhabilitation sous de riantes et attrayantes couleurs…

Et, à ce propos, répétons que l’on procède d’une manière incomplète et, ce nous semble, inintelligente et inefficace, pour inspirer aux classes pauvres et ignorantes l’horreur du mal et l’amour du bien.

Afin de les détourner de la voie mauvaise, incessamment on les menace des vengeances divines et humaines ; incessamment on fait bruire à leurs oreilles un cliquetis sinistre : clefs de prison, carcans de fer, chaînes de bagne ; et enfin au loin, dans une pénombre effrayante, à l’extrême horizon du crime, on leur montre le coupe-tête du bourreau, étincelant aux lueurs des flammes éternelles…

On le voit, la part de l’intimidation est incessante, formidable, terrible…

À qui fait le mal… captivité, infamie, supplice…