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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/221

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d’être amenée ici, prouvent que vous nous cachez certaines circonstances…

— Madame…

— Je n’ai aucun droit à votre confiance, ma pauvre enfant, je ne voudrais pas vous faire de question importune ; seulement on m’assure que si je demandais votre sortie de prison, cette grâce pourrait m’être accordée. Avant d’agir, je désirerais causer avec vous de vos projets, de vos ressources pour l’avenir. Une fois libérée… que ferez-vous ? Si, comme je n’en doute pas, vous êtes décidée à suivre la bonne voie où vous êtes entrée, ayez confiance en moi, je vous mettrai à même de gagner honorablement votre vie…

La Goualeuse fut émue jusqu’aux larmes de l’intérêt que lui témoignait madame d’Harville.

Après un moment d’hésitation, elle lui dit :

— Vous daignez, madame, vous montrer pour moi si bienveillante, si généreuse, que je dois peut-être rompre le silence que j’ai gardé jusqu’ici sur le passé… un serment m’y forçait.

— Un serment ?

— Oui, madame, j’ai juré de taire à la jus-