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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/222

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tice et aux personnes employées dans cette prison par suite de quels événements j’ai été conduite ici ; pourtant… si vous vouliez, madame, me faire une promesse…

— Laquelle ?

— Celle de me garder le secret, je pourrais, grâce à vous, madame, sans manquer pourtant à mon serment, rassurer des personnes respectables qui, sans doute, sont bien inquiètes de moi.

— Comptez sur ma discrétion ; je ne dirai que ce que vous m’autoriserez à dire.

— Oh ! merci, madame, je craignais tant que mon silence envers mes bienfaiteurs ne ressemblât à de l’ingratitude !…

Le doux accent de Fleur-de-Marie, son langage presque choisi, frappèrent madame d’Harville d’un nouvel étonnement.

— Je ne vous cache pas — lui dit-elle — que votre maintien, vos paroles, tout m’étonne au dernier point. Comment, avec une éducation qui paraît distinguée, avez-vous pu…

— Tomber si bas ? n’est-ce pas, madame — dit la Goualeuse avec amertume. — C’est