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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/230

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— Oui, madame ; mais, grâce à vous, je crois maintenant pouvoir, tout en restant fidèle à ma parole, rassurer mes bienfaiteurs sur ma disparition…

— Voyons, ma pauvre enfant, je vous écoute.

— Il y a trois mois environ, M. Rodolphe m’avait placée dans une ferme située à quatre ou cinq lieues d’ici…

— Il vous y avait conduite… lui-même ?

— Oui, madame… il m’avait confiée à une dame aussi bonne que vénérable… que j’aimai bientôt comme ma mère… Elle et le curé du village, à la recommandation de M. Rodolphe, s’occupèrent de mon éducation…

— Et monsieur… Rodolphe venait-il souvent à la ferme ?

— Non, madame… il y est venu trois fois pendant le temps que j’y suis restée.

Clémence ne put cacher un tressaillement de joie.

— Et quand il venait vous voir, cela vous rendait bien heureuse…, n’est-ce pas ?

— Oh ! oui, madame !… C’était pour moi plus que du bonheur… c’était un sentiment