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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/231

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mêlé de reconnaissance, de respect, d’admiration et même d’un peu de crainte…

— De la crainte ?

— De lui à moi… de lui aux autres… la distance est si grande !…

— Mais… quel est donc son rang ?

— J’ignore s’il a un rang, madame.

— Pourtant, vous parlez de la distance qui existe entre lui… et les autres.

— Oh ! madame… ce qui le met au-dessus de tout le monde, c’est l’élévation de son caractère… c’est son inépuisable générosité pour ceux qui souffrent… c’est l’enthousiasme qu’il inspire à tous… Les méchants mêmes ne peuvent entendre son nom sans trembler… ils le respectent autant qu’ils le redoutent… Mais, pardon, madame, de parler encore de lui… je dois me taire… je vous donnerais une idée incomplète de celui que l’on doit se borner à adorer en silence… Autant vouloir exprimer par des paroles la grandeur de Dieu !

— Cette comparaison…

— Est peut-être sacrilège, madame… Mais est-ce offenser Dieu que de lui comparer celui qui m’a donné la conscience du bien et du