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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/239

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— Quelquefois ! — dit la Goualeuse en souriant avec amertume. Puis elle reprit, après un moment de silence : — Quelquefois… oui, madame.

— Pourtant, vous craigniez d’être défigurée par cette horrible femme, vous teniez donc à votre beauté, pauvre petite ? Cela annonce que la vie a encore quelque attrait pour vous. Courage donc, courage !…

— C’est peut-être une faiblesse de penser cela ; mais si j’étais belle, comme vous le dites, madame, je voudrais mourir belle, en prononçant le nom de mon bienfaiteur…

Les yeux de madame d’Harville se remplirent de larmes.

Fleur-de-Marie avait dit ces derniers mots si simplement ; ses traits angéliques, pâles, abattus, son douloureux sourire, étaient tellement d’accord avec ses paroles, qu’on ne pouvait douter de la réalité de son funeste désir.

Madame d’Harville était douée de trop de délicatesse pour ne pas sentir ce qu’il y avait d’inexorable, de fatal dans cette pensée de la Goualeuse :