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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/26

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votre part ont-elles amené cet entretien pénible dont vous me parliez ?

— Hélas ! monseigneur — dit Clémence en rougissant — à des espérances que j’avais fait naître, parce que je pouvais les réaliser… ont succédé chez M. d’Harville des espérances plus tendres… que je m’étais bien gardée de provoquer, parce qu’il me sera toujours impossible de les satisfaire…

— Je comprends… il vous aime si tendrement…

— Autant j’avais d’abord été touchée de sa reconnaissance… autant je me suis sentie glacée, effrayée, dès que son langage est devenu passionné… Enfin, lorsque dans son exaltation il a posé ses lèvres sur ma main… un froid mortel m’a saisie, je n’ai pu dissimuler ma frayeur… Je lui portai un coup douloureux… en manifestant ainsi l’invincible éloignement que me causait son amour… Je le regrette… Mais au moins M. d’Harville est maintenant à jamais convaincu, malgré mon retour vers lui, qu’il ne doit attendre de moi que l’amitié la plus dévouée…

— Je le plains… sans pouvoir vous blâmer ;