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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/272

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Alfred fit preuve dans cette circonstance d’une longanimité sublime. Malgré ses terribles griefs contre Cabrion, il eut encore la générosité de manifester quelques sentiments pitoyables à l’égard du rapin.

— Non — dit-il — non, quand même je le pourrais, je ne demanderais pas sa tête !

— Moi, si… si… si, tant pis. Et… allez donc ! — s’écria la féroce Anastasie.

— Non — reprit Alfred — je n’aime pas le sang, mais j’ai le droit de réclamer la réclusion perpétuelle de cet être malfaisant ; mon repos l’exige, ma santé me le commande… la loi doit m’accorder cette réparation… sinon, je quitte la France… ma belle France ! Voilà ce qu’on y gagnera.

Et Alfred, abîmé dans sa douleur, sortit majestueusement de sa loge, comme une de ces imposantes victimes de la fatalité antique.