Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/281

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frime. La vérité vraie est qu’ils voudraient empaumer une pauvre fille qui ne tiendrait à rien de rien, parce que n’ayant personne pour la conseiller, ils la grugeraient sur ses gages tout à leur aise. Pas vrai, monsieur Rodolphe ?

— Oui… oui… — répondit celui-ci d’un air préoccupé.

Apprenant que madame Séraphin cherchait une orpheline pour remplacer Louise comme servante auprès de M. Ferrand, Rodolphe entrevoyait dans cette circonstance un moyen peut-être certain d’arriver à la punition du notaire. Pendant que madame Pipelet parlait, il modifiait donc peu à peu le rôle qu’il avait jusqu’alors dans sa pensée destiné à Cécily, principal instrument du juste châtiment qu’il voulait infliger au bourreau de Louise Morel.

— J’étais bien sûre que vous penseriez comme moi — reprit madame Pipelet ; — oui, je le répète, ils ne veulent chez eux une jeunesse isolée que pour rogner ses gages ; aussi, plutôt mourir que de leur adresser quelqu’un. D’abord je ne connais personne… mais je connaîtrais n’importe qui, que je l’empêcherais