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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/297

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rouge, et entoura d’un grillage d’or la cage des oiseaux de la grisette.

Mais, hélas ! malgré la joyeuseté provocante de ce rayon de soleil, les deux canaris mâle et femelle voletaient d’un air inquiet, et contre leur habitude ne chantaient pas.

C’est que, contre son habitude, Rigolette ne chantait pas…

Tous trois ne gazouillaient guère les uns sans les autres. Presque toujours le chant frais et matinal de celle-ci donnait l’éveil aux chansons de ceux-là, qui plus paresseux, ne quittaient pas leur nid de si bonne heure.

C’étaient alors des défis, des luttes de notes claires, sonores, perlées, argentines, dans lesquelles les oiseaux ne remportaient pas toujours l’avantage.

Rigolette ne chantait plus… parce que pour la première fois de sa vie elle éprouvait un chagrin.

Jusqu’alors l’aspect de la misère des Morel l’avait souvent affectée, mais de tels tableaux sont trop familiers aux classes pauvres pour leur causer des ressentiments très-durables.

Après avoir presque chaque jour secouru