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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/303

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lement !… dans les jours de pénurie elle dînait si bien et si gaiement avec un beau morceau de galette chaude, où elle mordait de toutes les forces de ses petites dents blanches ; après quoi elle s’amusait tant d’une promenade sur les boulevards ou dans les passages !

Si nos lecteurs ressentent quelque peu de sympathie pour Rigolette, ils conviendront qu’il aurait fallu être bien sot ou bien barbare pour refuser, une fois par semaine, ces modestes distractions à une si gracieuse créature, qui, du reste, n’ayant pas le droit d’être jalouse, n’empêchait jamais ses sigisbés de se consoler de ses rigueurs auprès de belles moins cruelles.

François Germain seul ne fonda aucune folle espérance sur la familiarité de la jeune fille ; fût-ce instinct du cœur ou délicatesse d’esprit, il devina, dès le premier jour, tout ce qu’il pouvait y avoir de ravissant dans la camaraderie singulière que lui offrait Rigolette.

Ce qui devait fatalement arriver arriva.

Germain devint passionnément amoureux