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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/306

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voleur… Je suis coupable aux yeux de tout le monde, et j’ose pourtant vous écrire !

» C’est qu’il me serait affreux de croire que vous me regardez aussi comme un être criminel et dégradé. Je vous en supplie, ne me condamnez pas avant d’avoir lu cette lettre… Si vous me repoussiez… ce dernier coup m’accablerait tout à fait !

» Voici ce qui s’est passé :

» Depuis quelque temps, je n’habitais plus rue du Temple ; mais je savais par la pauvre Louise que la famille Morel, à laquelle vous et moi nous nous intéressions tant, était de plus en plus misérable. Hélas ! ma pitié pour ces pauvres gens m’a perdu ! Je ne m’en repens pas, mais mon sort est bien cruel !…

» Hier, j’étais resté assez tard chez M. Ferrand, occupé d’écritures pressées. Dans la chambre où je travaillais, se trouvait un bureau, mon patron y serrait chaque jour la besogne que j’avais faite. Ce soir-là il paraissait inquiet, agité ; il me dit : — Ne vous en allez pas que ces comptes ne soient terminés, vous les déposerez dans le bureau dont je vous laisse la clef. — Et il sortit.