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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/31

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lettre, écrite par une femme qui se plaignait à un tiers d’être réduite à la misère, elle et sa fille, par l’infidélité d’un dépositaire. Je demandai au marchand d’où lui venait ce meuble. Il faisait partie d’un modeste mobilier qu’une femme, jeune encore, lui avait vendu, étant sans doute à bout de ressources… Cette femme et sa fille, me dit le marchand, semblaient être des bourgeoises et supporter fièrement leur détresse.

— Et vous ne savez pas leur demeure, monseigneur ?

— Malheureusement, non… jusqu’à présent… Mais j’ai donné ordre à M. de Graün de tâcher de la découvrir, en s’adressant, s’il le faut, à la préfecture de police. Il est probable que, dénuées de tout, la mère et la fille auront été chercher un refuge dans quelque misérable hôtel garni. S’il en est ainsi, nous avons bon espoir ; car les maîtres de ces maisons y inscrivent chaque soir les étrangers qui y sont venus dans la journée.

— Quel singulier concours de circonstances !… — dit madame d’Harville avec étonnement. — Combien cela est attachant…