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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/310

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» Le banquier, par un funeste hasard, était depuis deux jours à Belleville, dans une maison de campagne où il faisait faire des plantations ; j’attendis le jour avec une angoisse croissante, enfin j’arrivai à Belleville… Tout se liguait contre moi : le banquier venait de repartir à l’instant pour Paris ; j’y accours, j’ai enfin mon argent, je me présente chez M. Ferrand… tout était découvert !…

» Mais ce n’est là qu’une partie de mes infortunes ; maintenant le notaire m’accuse de lui avoir volé quinze mille francs en billets de banque, qui étaient, dit-il, dans le tiroir du bureau avec les deux mille francs en or. C’est une accusation indigne, un mensonge infâme ! Je m’avoue coupable de la première soustraction ; mais, par tout ce qu’il y a de plus sacré au monde, je vous jure, mademoiselle, que je suis innocent de la seconde… Je n’ai vu aucun billet de banque dans ce tiroir : il n’y avait que deux mille francs en or, sur lesquels j’ai pris les treize cents francs que je rapportais.

» Telle est la vérité, mademoiselle : je suis sous le coup d’une accusation accablante, et pourtant j’affirme que vous devez me savoir