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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/309

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sa femme, que ce dernier coup pouvait achever. De plus, les frais considérables de l’arrestation auraient encore été à la charge du lapidaire. Vous comprenez, n’est-ce pas, que tous ces malheurs n’arrivaient pas si je prenais les treize cents francs, que je croyais pouvoir remettre le lendemain matin dans le bureau, avant que M. Ferrand se fût aperçu de quelque chose. Malheureusement je me suis trompé !

» Je sortis de chez M. Ferrand, n’étant plus sous l’impression d’indignation et de pitié qui m’avait fait agir… Je réfléchis à tout le danger de ma position : mille craintes vinrent alors m’assaillir ; je connaissais la sévérité du notaire, il pouvait après mon départ revenir fouiller dans son bureau… s’apercevoir du vol ; car à ses yeux, aux yeux de tous… c’est un vol.

» Ces idées me bouleversèrent ; quoiqu’il fût tard, je courus chez le banquier pour le supplier de me rendre mes fonds à l’instant ; j’aurais motivé cette demande extraordinaire : je serais ensuite retourné chez M. Ferrand remplacer l’argent que j’avais pris.