Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/313

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entre eux, à voix basse, je ne sais quel langage hideux que je ne comprenais pas. Au bout d’un moment le plus audacieux vint me frapper sur l’épaule et me demander de l’argent pour payer ma bienvenue.

» J’ai donné quelques pièces de monnaie, espérant acheter ainsi le repos : cela ne leur a pas suffi, ils ont exigé davantage, j’ai refusé. Alors plusieurs m’ont entouré en m’accablant d’injures et de menaces ; ils allaient se précipiter sur moi, lorsqu’heureusement, attiré par le tumulte, un gardien est entré. Je me suis plaint à lui : il a exigé que l’on me rendît l’argent que j’avais donné, et m’a dit que, si je voulais, je serais, pour une modique somme, conduit à ce qu’on appelle la pistole, c’est-à-dire que je pourrais être seul dans une cellule. J’acceptai avec reconnaissance et je quittai ces bandits au milieu de leurs menaces pour l’avenir ; car nous devions, disaient-ils, nous retrouver, et alors je resterais sur la place.

» Le gardien me mena dans une cellule où je passai le reste de la nuit.

» C’est de là que je vous écris ce matin, mademoiselle Rigolette. Tantôt, après mon in-