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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/318

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lieu… je n’oserais jamais… Pourtant, vous êtes si bonne… que…

» Je suis obligé d’interrompre cette lettre et de vous l’envoyer ainsi avec la clef et le petit mot pour le portier, que je vais écrire à la hâte. Le gardien vient m’avertir que je vais être conduit devant le juge… Adieu… adieu, mademoiselle Rigolette… ne me repoussez pas… je n’ai d’espoir qu’en vous, qu’en vous seule !…

» François Germain.

» P. S. — Si vous me répondez, adressez votre lettre à la prison de la Force. »

On comprend maintenant la cause du premier chagrin de Rigolette.

Son cœur excellent s’était profondément ému d’une infortune dont elle n’avait eu jusqu’alors aucun soupçon. Elle croyait aveuglément à l’entière véracité du récit de Germain, ce fils infortuné du Maître d’école…

Assez peu rigoriste, elle trouvait même que son ancien voisin s’exagérait énormément sa faute. Pour sauver un malheureux père de famille, il avait pris de l’argent qu’il savait