Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/317

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ne s’intéresse à moi… Cet isolement m’était déjà bien pénible, jugez maintenant !…

» Et je suis honnête pourtant… et j’ai la conscience de n’avoir jamais nui à personne, d’avoir toujours, même au péril de ma vie, témoigné de mon aversion pour ce qui était mal… ainsi que vous le verrez par les papiers que je vous prie de garder, et que vous pouvez lire… Mais quand je dirai cela, qui me croira ? M. Ferrand est respecté par tout le monde, sa réputation de probité est établie depuis long-temps, il y a un juste grief à me reprocher… il m’écrasera… Je me résigne d’avance à mon sort.

» Enfin, mademoiselle Rigolette, si vous me croyez, vous n’aurez, je l’espère, aucun mépris pour moi… vous me plaindrez, et vous penserez quelquefois à un ami sincère. Alors, si je vous fais bien… bien pitié, peut-être vous pousserez la générosité jusqu’à venir un jour… un dimanche (hélas ! que de souvenirs ce mot me rappelle !), jusqu’à venir un dimanche affronter le parloir de ma prison.

» Mais non, non, vous revoir dans un pareil