que votre insouciante jeunesse ne prévoit pas, heureusement. »
— Que veut-il dire, monsieur Rodolphe ? — dit Rigolette étonnée.
— Continuez… nous allons voir…
Rigolette reprit :
« Je sais de combien peu vous vivez et de quelle ressource vous serait, en des temps difficiles, la plus modique somme ; je suis bien pauvre, mais, à force d’économie, j’ai mis de côté 1 500 francs, placés chez un banquier ; c’est tout ce que je possède. Par mon testament que vous trouverez ici, je me permets de vous les léguer ; acceptez cela d’un ami, d’un bon frère… qui n’est plus. »
— Ah ! monsieur Rodolphe ! — dit Rigolette en fondant en larmes et donnant la lettre au prince — cela me fait trop de mal… Bon Germain, s’occuper ainsi de mon avenir !… ah ! quel cœur, mon Dieu ! quel cœur excellent !
— Digne et brave jeune homme ! — reprit Rodolphe avec émotion. — Mais calmez-vous, mon enfant ; Dieu merci, Germain n’est pas mort, ce testament anticipé aura du moins