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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/352

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de memento intitulé : Mes seuls jours de bonheur.

» Presque chaque soir, en vous quittant, j’épanchais ainsi les consolantes pensées que votre affection m’inspirait, et qui seules adoucissaient l’amertume de ma vie… Ce qui était amitié chez vous était de l’amour chez moi… Je vous ai caché que je vous aimais ainsi jusqu’à ce moment où je ne suis plus pour vous qu’un triste souvenir… Ma destinée était si malheureuse, que je ne vous aurais jamais parlé de ce sentiment ; quoique sincère et profond, il vous eût porté malheur…

» Il me reste un dernier vœu à former, et j’espère que vous voudrez bien l’accomplir.

» J’ai vu avec quel courage admirable vous travaillez, et combien il vous fallait d’ordre, de sagesse, pour vivre du modique salaire que vous gagnez si péniblement ; souvent, sans vous le dire, j’ai tremblé en pensant qu’une maladie, causée peut-être par l’excès du labeur, pouvait vous réduire à une position si affreuse que je ne pouvais l’envisager sans frémir… Il m’est bien doux de penser que je pourrai du moins vous épargner en grande partie les tourments et peut-être… les misères