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Page:Sue - Les mystères de Paris, 5è série, 1843.djvu/50

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La richesse oisive a cela de terrible, que rien ne la distrait, que rien ne la défend des ressentiments douloureux. N’étant jamais forcément préoccupée des nécessités de l’avenir ou des labeurs de chaque jour, elle demeure tout entière en proie aux grandes afflictions morales.

Pouvant posséder ce qui se possède à prix d’or, elle désire ou elle regrette, avec une violence inouïe, ce que l’or seul ne peut donner.

La douleur de M. d’Harville était désespérée, car il ne voulait, après tout, rien que de juste, que de légal :

— La possession… sinon l’amour de sa femme.

Or, en face des refus inexorables de Clémence, il se demandait si ce n’était pas une dérision amère que ces paroles de la loi :

La femme appartient à son mari.

À quel pouvoir, à quelle intervention recourir pour vaincre cette froideur, cette répugnance qui changeaient sa vie en un long supplice, puisqu’il ne devait, ne pouvait, ne voulait aimer que sa femme ?

Il lui fallait reconnaître qu’en cela, comme